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République Centrafricaine

Rapport du lancement du Chapitre MCLD République Centrafricaine
Bangui, le 25 Novembre 2022

Introduction

Le 25 Novembre 2022 sous le leadership de l’Organisation SOS CIVISME RCA sur financement du projet the HUNGER Project les organisations de la société civile centrafricaines ont procédés au lancement officiel du chapitre MCLD en RCA, le lancement implique de manière générale et sans distinction les organisations de la société civile travaillant dans diverses domaines identifiées sur le territoire centrafricain. Depuis la récente crise militaro-politique en RCA, plusieurs mécanismes visant à favoriser le retour de la paix ont été développés par les organisations nationales, internationales et les associations de la place. Parmi ces méthodes ou mécanismes initiés, la question de la durabilité des projets humanitaire et de développement reste un défi prioritaire pour mettre vraiment nos communautés à l’épicentre de ces actions.

L’objectif principal est de regrouper les Organisation de la Société Civile qui opèrent aux niveaux national et communautaire, en mettant l’accent sur le renforcement des capacités et les transferts des compétences inter organisations pour favoriser un développement communautaire intégrer.

La République centrafricaine (RCA) continue de faire face à l’instabilité politique, aux conflits et à l’insécurité, aux ressources humaines et financières limitées des institutions étatiques, aux conditions socio-économiques et infrastructurelles inadéquates pour la reconstruction et le développement, et à une crise humanitaire en cours. Bien qu’il y ait des progrès notables et des efforts déployés par le gouvernement et les partenaires internationaux en vue de la stabilisation, du relèvement et de la consolidation de la paix, des défis subsistent. L’importance numérique des Jeunes et des femmes (70% de la population totale) constitue une force très importante si les potentiels se trouvant en elles arrivent à être libérés. Malheureusement, les jeunes et les femmes subissent une pression qui l’empêche de contribuer efficacement au processus de reconstruction du pays. Il est donc nécessaire de mettre en place des stratégies efficaces qui prennent en compte les besoins différenciés des hommes et des femmes et qui permettent la désagrégation par sexe de tous les indicateurs de développement dans les politiques, programmes et budgets du pays. En effet, malgré sa contribution remarquable au développement du pays, plusieurs facteurs défavorisent la femme centrafricaine sur les plans politique, social, culturel, économique et de l’emploi. Le parcours de consolidation de la paix et de redressement de la République centrafricaine est décrit dans le Plan national de relèvement et de consolidation de la paix (RCPCA), sur lequel le Cadre de développement des Nations Unies est aligné et soutient la réalisation des objectifs définis. La présente initiative répond aux différents piliers du RCPCA.

Quelques Concepts de la Bonne gouvernance

Bonne gouvernance est définie comme étant la manière dont le pouvoir est exercé pour gérer les ressources nationales économiques et sociales consacrées au développement. État de droit est règles juridiques hiérarchisées. Une justice indépendante, État de droit. Un État de droit est un État dans lequel le droit s’impose à tous, y compris à l’État lui-même. C’est aussi un État dans lequel il existe une hiérarchie des normes juridiques et une justice indépendante et Le renforcement de la société civile est devenu petit à petit un des processus majeurs du développement et le concept de renforcement des capacités.

Efficience et qualité des projets en République Centrafricaine

La stratégie de coordination et de mise en œuvre des projets autour d’un même cadre des résultats a significativement renforcé la mise en œuvre et le suivi des différents programmes en République Centrafricaine. L’efficience des projets a été limitée par des lenteurs administratives qui ont causé des retards dans l’exécution des contrats de partenariat avec les partenaires d’exécution.

Economic Context

Des efforts indéniables ont été accomplis sur le plan de la scolarisation et de l’insertion socio-économique des femmes, mais il faut bien reconnaître que dans la plupart des cas, le sort des femmes jusqu’à ce jour demeure l’objet de légitimes préoccupations.

  1. Une inégalité de formation devant l’emploi : Le faible taux de scolarité des filles restreint d’office leur accès à une formation professionnelle de qualité. Dans un pays où le marché du travail reste symbolique, l’opportunité pour les jeunes et les femmes de trouver un travail épanouissant et pouvant lui procuré une indépendance économique devient aléatoire. Devant ces handicaps de départ, il ne lui reste plus que le choix de s’adonner aux travaux domestiques et champêtres ou de « faire du commerce », ce qui ne signifie pas non plus grand-chose en termes économiques, car ce vocable recouvre généralement une plongée dans l’informel et dans des activités de survie sans véritable accumulation de capital.
  2. Une inégalité dans les revenus : La majorité des Centrafricains vivent en zone rurale, où la pauvreté sévit. C’est ainsi qu’en milieu rural 81 % des femmes, contre 69 % des hommes, sont affectées par la pauvreté. Dès lors, les femmes courent plus de risque de décéder entre 15 et 49 ans, en raison de la mortalité maternelle liée aux complications de l’accouchement chez les femmes pauvres et des mariages précoces, bien qu’elles aient une espérance de vie moyenne plus élevée que celle des hommes.
  3. Des faibles revenus : Les femmes qui vivent en milieu rural n’ont pratiquement pas de revenus monétaires dignes de ce nom, l’essentiel de leurs activités étant consacré à la fourniture de produits et de services nécessaires à la survie de la famille. Les petites activités de revente de produits agricoles et d’élevage servent à financer des besoins marchands de la famille. En zone urbaine et périurbaine, la femme est devenue de fait le soutien de la famille, quand l’homme confronté au chômage n’assure plus son rôle traditionnel. Malgré cela, les femmes ne peuvent facilement accéder aux prêts bancaires par manque de garanties, ce qui les empêche également d’améliorer ou de développer des activités agricoles et de se procurer des revenus monétaires

De nos jours, il n’y a malheureusement pas d’outils statistiques fiables pour mesurer l’apport des femmes et des jeunes dans la production de la richesse nationale et donc de chiffrer leur contribution à la constitution du PIB. Cependant, du fait de la situation économique difficile du pays, les femmes et les jeunes centrafricains est passée très rapidement du statut de la « fourmi oubliée » à celle d’agent économique de plus en plus important. Ils sont présente dans tous les secteurs productifs de l’économie et domine l’économie informelle. C’est elles qui font vivre en réalité la plus large partie de la population par de petits commerces de produits vivriers, de produits de première nécessité, de vêtements bon marché, etc. Toute cette activité économique est financée en grande partie sur fonds propres, sans crédits bancaires significatifs. Les femmes et les jeunes organisent des formes de solidarité financière associatives à travers des tontines (Kérémba) et diverses formes de structures d’épargne et de crédit, mais il se pose le problème de lignes significatives et structurées de refinancement.

En 2018, la République centrafricaine occupait la 188ème position (sur 189 pays) en termes de développement humain[1]. Le taux de chômage est élevé (6.5% en 2018 selon les estimations de l’Organisation International du Travail (OIT) et la majorité de la population vit dans la pauvreté[2]. La crise sécuritaire que le pays a connu ces dernières années a aggravé les inégalités sociales ainsi que le manque d’infrastructures sociales de base. Le budget 2018 comprend plusieurs mesures de politique fiscale visant à générer 0,4% de PIB supplémentaire[3] (telles que l’application des tarifs extérieurs communs de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale -CEMAC sur les importations, et l’abrogation des dérogations, l’augmentation des taxes à l’exportation pour le bois, les diamants et l’or ; l’augmentation des droits d’accise sur les boissons alcoolisées, les cigarettes et les autres boissons ; et l’introduction d’une taxe sur les véhicules motorisés). Le nouveau budget vise également un ratio revenu intérieur/PIB de 9,6%, des dépenses primaires courantes de 9,7% et des dépenses d’investissement financées à hauteur de 1,3% par le revenu national.

Face à ces situations tant bien même économique et social les organisations de la société civile de la République Centrafricaine ont décidés de lancer le Chapitre du Mouvement Piloté par les communautés en RCA afin de favoriser l’implémentation du dynamisme de la lutte contre l’insécurité alimentaire et la pauvreté en investissant d’avantage dans nos communautés.

Conclusion

Le chapitre MCLD RCA a réuni plus d’une dizaine d’organisation de la société civile de la République Centrafricaine et compte l’élargir au fur et à mesure a d’autres entité intéressés pour rejoindre le Mouvement Piloté par la communauté de façon holistique en prônant le développement communautaire.

Recommandations

  • Appui Institutionnel et matériel pour le Chapitre MCLD RCA
  • Appui pour une session de voyage de partage d’expérience entre les chapitres MCLD Benin et MCLD RCA sur les bonnes pratiques
  • Appui pour la mobilisation des ressources
  • Formation en matière de Plaidoyer
  • Implémentation du projet The Hunger Project pour la République Centrafricaine afin de lutter contre la famine et la pauvreté
  • Apporter un soutien pour développer un partenariat entre le MCLD RCA et d’autres organisations internationales membres du Mouvement au niveau mondial
  • Appui aux sessions de Renforcement des capacités des organisations de la société civile
  • Elaborer un plan d’action national sur le Développement communautaire

Nos communautés sont les forces de toutes initiatives de développement que nous devons entreprendre aussi bien dans un contexte conflictuel ou en temps de stabilité.

Emmanuel SINGA, Lead de MCLD en République Centrafricaine

Annexe images


[1] FMI – World Economic – Décembre 2019
[2] OIT, 2019. Rapport sur les indicateurs socioéconomiques de la RCA, 2019
[3]Banque Mondiale: Rapport sur la situation économique de la RCA – Dernières données disponibles Décembre 2019.